Un policier dénonce les quotas de PVAuto Plus publie des notes de service qui prouveraient que des objectifs précis sont fixés aux forces de l'ordre.
Trois questions à... Philippe Boussion. Secrétaire départemental d'Unsa-police à Angers.
La hiérarchie fixe-t-elle vraiment des quotas de PV aux policiers ?Depuis longtemps. Mais, aujourd'hui, les chefs n'ont plus honte de le faire savoir. Les chefs de brigade reçoivent des mails, des courriers ou des instructions orales. Les collègues sont fortement incités à atteindre les objectifs. Le gouvernement a annoncé qu'il voulait rentabiliser la fonction publique. Dans la police, seuls les PV permettent de le faire. Quitte à faire n'importe quoi sur le dos des citoyens.
C'est-à-dire...Les radars embarqués se positionnent souvent sur des routes où les policiers savent qu'ils vont flasher, mais qui ne sont pas vraiment dangereuses. Nicolas Sarkozy a enlevé les indulgences pour la base. Maintenant, on veut supprimer le libre-arbitre du policier qui peut difficilement fermer les yeux sur une petite infraction. On ne peut plus fixer la vitesse au-delà de laquelle le flash part. Mais nous connaissons l'importance du permis pour un père de famille. Les quotas ne nous permettent plus d'avoir le regard que nous avions avant.
Quels moyens de rétorsion ?Si un policier traîne les pieds, il est convoqué par la hiérarchie. S'il demande une mutation ou un changement d'horaire, il ne les aura pas. Son comportement aura aussi des conséquences sur sa notation. Quant aux promotions, ce n'est même pas la peine d'y penser.
La ministre de l'Intérieur a démenti, hier, que des « quotas nationaux » de PV soient fixés.
Recueilli par Serge LE LUYER.
Etonnant...